Le projet SUMCASTEC (Semiconductor-based Ultrawideband Micromanipulation of CAncer STEm Cells), pour lequel l’Université de Limoges est coordinatrice, vient d’être officiellement contractualisé avec la commission Européenne aprés sa présélection en octobre dernier pour un financement à hauteur de 4 M€. Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’appel à projet H2020 Future and Emergent technologies et sera piloté par Arnaud Pothier, Chargé de recherche CNRS au laboratoire XLIM pendant les 42 de mois de son déroulement.
SUMCASTEC est le fruit d’une étroite collaboration entre l’Université de Bangor et XLIM ; son objectif vise à développer de nouveaux concepts de laboratoires sur puce en technologie semi-conducteur visant à neutraliser des cellules souches cancéreuses par des ondes électromagnétiques.
Outre l’Université de Limoges, il implique 5 partenaires européens dont L’Université de Bangor en Angleterre, le centre de recherche IHP Microelectronics en Allemagne, l’Agence Nationale Italienne des Nouvelles Technologies, L’Energie et le Développement Economique (ENEA), L’Université de Padoue en Italie et la société Creo Medical (Angleterre). Un consortium multidisciplinaire qui associe des biologistes, des spécialistes de l’oncologie, des biophysiciens, des ingénieurs électroniciens, des technologues et dans lequel des membres du laboratoire d’Homéostasie Cellulaire et Pathologies (EA3842) et deux équipes d’XLIM représenteront l’Université de Limoges.
Scientifiquement SUMCASTEC est un projet très ambitieux dans lequel sera développée une approche innovante pour neutraliser des cellules souches qui seraient pathologiques. Dans le monde de la cancérologie, des hypothèses tendraient à prouver que, de la même façon qu’il existe des cellules souches saines pour alimenter notre corps et régénérer nos tissus, il en existe également des malignes qui seraient à l’origine de la récidive de certains cancers. Ces cellules souches cancéreuses (CSCs) sont très peu nombreuses, difficiles à identifier et à traiter car résistantes aux traitements radio- et chimiothérapeutiques conventionnels.
Il n’existe pas encore d’outils vraiment spécifiques pour les identifier immédiatement en clinique et leur détection dans une tumeur selon des protocoles de recherche nécessite un temps d’analyse qui est relativement long, quasiment un mois. Développer des thérapies ou des traitements ciblant ces cellules CSCs reste extrêmement complexe.
XLIM travaille depuis longtemps avec le laboratoire d’Homéostasie Cellulaire et Pathologies de l’Université de Limoges sur ces problématiques d’identification de ces cellules souches cancéreuses dans les tumeurs cérébrales (Glioblastome) et les premiers résultats sont relativement prometteurs.
Dans le cadre de SUMCASTEC, en tirant profit des micro et nanotechnologies, l'objectif sera de trouver des approches innovantes, des moyens de forcer ces cellules souches malignes à changer d’état, en les poussant à se différencier pour devenir des cellules différenciées moins agressives et sur lesquelles les traitements existants seront plus efficaces. Ces recherches consisteraient à stimuler ces cellules CSC provenant de tumeurs cérébrales avec des rayonnements électromagnétiques pour les amener à changer de caractéristique et à se différencier. Cela pourrait permettre de proposer des traitements plus ciblés des tumeurs, moins nocifs pour le patient et plus efficaces.